jeudi 23 avril 2015

Dangereux, DANGEREUX taxi(s)!!!

J’avais plein de choses à raconter – mon agenda des deux derniers jours était particulièrement chargé –, mais tout ça va attendre, car je viens de vivre une des expériences les plus terrifiantes qui soient.

D’abord, mise en contexte : je suis à Cozumel, au Mexique, et avec mes compagnons de voyage – qui gagnent leur vie à faire le tour du globe! – on a voulu aller au petit centre-ville après souper, question de voir un peu du pays.

L’hôtel nous a offert la navette pour nous y rendre. La route prend environ 20-25 minutes. C'en a pris moins de 15. Et on a dû s’arrêter à deux feux rouges. Si vous suivez bien, ça veut dire que notre chauffeur a roulé en %?&*(. Malheureusement pour moi, l’indicateur de vitesse – le bon speedomètre en «franglais» – se trouvait dans mon champ de vision. Il roulait à 140 km/h. Dans une zone de 80 km/h. À une voie. Qui rencontre. SANS lampadaires. Bref, aussi courte fut la course, j’avais hâte en maudit de débarquer. J’ai un penchant pour la vitesse, c’est vrai. Mais quand c’est moi qui ai le volant entre les mains et que je n’ai pas cinq vies qui dépendent de ma conduite…

À notre retour, on négocie un tarif et on prend le premier taxi van de la file, puisqu’on est cinq.
Premier constat : les ceintures de sécurité sont toutes brisées ou carrément absentes. Bof, pense-t-on, les lois ont l’air moins sévères ici qu’au Canada…
(Sur la photo, il fait jour, mais notre histoire a lieu vers 23h alors que le soleil est couché depuis longtemps...)

Tout se passe relativement bien, à part qu’il roule vite et qu’il colle aux fesses des voitures avant de les dépasser. Ah oui et on a croisé une motocyclette sur laquelle deux personnes avaient, entre eux, un enfant d’environ un an et demi. On ne voyait que ses deux petites jambes dépasser sur le côté, parce que le père le tenait dans ses bras de façon à se faire retirer la garde instantanément chez nous.
Revenons à notre trajet. Épuisée de ma journée, je ferme les yeux pour me reposer un peu. Mes amis font de même, car on ne dit aucun mot une fois sur la longue route droite sans lampadaires qui mène aux différents hôtels.

Puis, freinage sec. J’ouvre les yeux… Je ne vois rien. Tout est noir, autant à l’extérieur que dans la voiture. On entend quelques cris – venant de nous! – quand on comprend que notre taxi n’a plus de lumières. Il fait tellement noir que n’importe quelle voiture qui arriverait derrière nous nous foncerait dedans à toute vitesse. Je n’ai pas eu peur, j’ai juste vu ma vie défiler sous mes yeux. J’étais persuadée que mon heure était arrivée et que j’allais mourir sur une île mexicaine dans un accident de voiture.

Le chauffeur semble «gosser» sur quelques boutons et les lumières se rallument. Mais elles sont faibles. On arrive derrière une voiture qui ne roule pas vite. Évidemment, il la talonne. Mais longtemps. Ce qui nous fait craindre le pire. Ça y est, on va arrêter sur le bord de la route, notre chauffeur est de mèche avec les occupants de la voiture devant nous et on va se faire voler.

Je pense qu’on ne respirait même pas tellement on a craint le pire. Notre taxi finit par dépasser la voiture louche et on s’en détache. Mais les lumières ne cessent de s’éteindre. Impossible de lui dire de se ranger sur le côté, qu’on va marcher ou appeler un autre taxi. Premièrement, il fait noir comme jamais, deuxièmement, on n’a pas un maudit cellulaire qui peut faire des appels dans ce pays et troisièmement, nos chances de nous faire voler et/ou enlever auraient été exponentielles.

Le manège recommence toutes les trente secondes. Le chauffeur ralentit sur le côté, appuie sur je ne sais quoi et reprend la route. Quand on a croisé une affiche annonçant notre hôtel, on était tous soulagés… Le temps de réaliser qu’il y avait un 8,7 km à côté du nom. Dans de telles circonstances, c’est l’équivalent de Montréal-Gaspé.

C’est à ce moment que le chauffeur se penche – la voiture zigzague un peu – et on entend des bouteilles de vitre se cogner l’une sur l’autre. Quoi? De l’alcool en plus de tout ça? On est officiellement dans un cauchemar. Je ne dis pas un mot. Un des gars qui nous accompagne lui ordonne depuis un moment déjà de ralentir «no rush dude!» et une dame y va de la tactique «c’est correct, on va arriver».

Les lumières s’éteignaient de plus en plus souvent. Tantôt, c’était le noir – je vous jure, j’ai vécu ce que c’est, un trou noir – et tantôt, il devait allumer les lumières au plafond, qui finissaient de toute façon par s’éteindre à leur tour quelques secondes plus tard.

On est finalement arrivés. Sains et saufs. Ça tient du miracle. J’ai recommencé à respirer il n’y a que quelques minutes. Nul besoin de dire qu’on a retrouvé notre langue une fois les deux pieds dans le lobby de l’hôtel et qu’on a rapidement compris qu’on avait tous vécu les mêmes peurs. On a tous cru qu'on allait y passer.

L’histoire ne dit pas si le chauffeur-peut-être-saoul est retourné en ville en un morceau…

Mais entre ces deux expériences traumatisantes, le mini centre-ville était intéressant. Je vous raconte ça plus tard :)

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